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Italo-Américains et Noirs à New York
Racisme ou lutte de reconnaissance ?
   
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Italo-Américains et Noirs à New York
Racisme ou lutte de reconnaissance ?

de Marie-Christine MICHAUD

ISBN : 978-2-84924-524-8

14 x 21 cm

168 pages

18,00 €

Aux États-Unis, les Italiens du Sud qui arrivent massivement dès la fin du xixe siècle ne sont pas considérés comme appartenant à la même race blanche que les Anglo-Américains qui constituent le groupe majoritaire, donc le modèle. Pour être acceptés et s’intégrer à leur société d’accueil, il leur faut « américaniser » leur mode de vie et mener une « lutte pour leur reconnaissance ». Celle-ci se traduit entre autres par la preuve de leur « blanchitude » (whiteness), paradigme plus social que racial et pilier de l’identité anglo-américaine, et donc par une prise de distance avec les Noirs, car s’ils continuent de partager certaines caractéristiques sociales avec ces populations marginalisées, ils resteront eux aussi marginalisés. Mais cette distance est difficile à établir, par exemple à New York, métropole où la diversité ethnique et la proximité entre les groupes attisent la concurrence.
Pendant les années 1960, des suites du mouvement des Droits Civiques, la concurrence entre Italo-Américains et Noirs s’accentue. Puis la détérioration du contexte socio-politique pendant les années 1970 intensifie les tensions entre les deux groupes. Celles-ci atteignent leur paroxysme dans les années 1980 quand les Italo-Américains s’aperçoivent que leur lutte de reconnaissance n’est pas achevée puisqu’ils sont maintenus à un niveau social toujours comparable à celui des personnes de couleur. Cette rancœur se cristallise par une montée de la violence et trois crimes de haine perpétrés à New York.
Pour défendre leur territoire et asseoir leur statut de white ethnics, des bandes de jeunes Italo-Américains en viennent à attaquer des hommes noirs qui passaient dans leurs quartiers, à Gravesend (en 1982), à Howard Beach (en 1986) et à Bensonhurst (en 1989). Trois hommes, respectivement, Willie Turks, Michael Griffith et Yussef Hawkins, sont tués : ils « n’étaient pas du quartier » et ils renvoyaient à leurs assaillants l’image d’une lutte de reconnaissance qu’ils n’avaient toujours pas gagnée.